158. Deuxième partie. Les éléments non verbaux de la phrase. II.Les déterminatifs: CHAPITRE VIII: Les trois nombres. III. EMPLOI DE L'ARTICLE en basque (Défini).

Publié le par Grammaire Basque

158. Le basque se sert du défini beaucoup plus que les autres langues.

Il l'exige notamment dans les cas suivants :

 

1º Quand en français un nom est accompagné de l'article défini ; on verra plus loin les exceptions à propos de l'indéfini.

 

2º Avec le mot Dieu, Jainkoa.

 

3º Avec les noms de saints suivis de saindu, saint.

 

             Ex. : Maria Saindua, sainte Marie.

 

Quand le nom du saint est précédé de Jondone, San, ou Santa, on ne met point d'article.

 

            Ex. : Jondone Paulo, saint Paul.

 

4º Avec les noms de maisons, fleuves, points cardinaux.

 

            Ex. : Hirigaraia, la maison Hirigaray; Iratia, l'Iraty.

 

5º Avec les noms de mois, saisons et autres circonstances générales de temps.

 

           Ex. : juillet est chaud, uztaila beroa da; neguan, en hiver; gauaz, de nuit.

 

6º Avec les noms en apostrophe :

 

a) VOCATIFS.

 

          Ex. : Jauna, urrikal zakizkigu, Seigneur, ayez pitié de nous.

 

EXCEPTIONS. Les surnoms considérés comme noms propres, et andre, madame; puttil, petit garçon; seme, "fiston"; aucho, bechin, voisin;  gichon, petit homme, et les noms de parenté ascendante (nº 129-4º).

Sous forme non contractée, on dit : anderea, madame.

 

b) EXCLAMATIONS.

 

       Ex. : gaicho haurra, pauvre enfant!  debruaren aztala, mollet du diable! (juron); zer urhatsean zabiltzana, à quelle allure vous marchez! (l'article est même le moyen de reconaître si zer, quel, est interrogatif ou exclamatif).

 

7º Avec les mots Jaun, monsieur, et andere, madame, qui sont considérés comme noms communs.

 

        Ex. : Jauna ez da etchean, monsieur n'est pas à la maison, Etchepare jauna, monsieur Etchepare.

 

Nota. La tradition semble indiquer que jaun et andere se plaçaient mieux jadis devant les noms propres.

        

        Ex. : jaun Pirot, andere Bichenta, andre Madalen, monsieur Pirot, madame Vincente, madame Madaleine.

 

Devant les noms de profession, cette construction est encore régulière.

 

        Ex. : andere serora, madame la religieuse; jaun mirikua, monsieur le médecin; jaun auzapheza, monsieur le maire, etc.

 

De la Sainte Vierge on dit : Andre dena Maria, Dame sainte Marie.

 

8º Avec les mots précédés en français de en ou de sans article, quand ils doivent se traduire par un cas locatif.

 

INESSIF : eskolan, en classe; agonian, en agonie; azkenean, enfin; koleran, en colère; karrosan, en voiture; urtzo-itchuran, en forme de colombe; frantsesean trebe, fort en français; ikustean, en voyant;

 

ELATIF : gogotik, de bon coeur; karrosatik jautsi, descendu de voiture; hiritik heldu da, il revient de ville.

 

ADLATIF : eskolara doa, il va en classe; hirirat bildu zuten, ils l'avaient attiré en ville; zahartzerat, enviellissant.

 

GÉNITIF LOCATIF : eskolako liburu, livre de classe; urtheko haur, enfant d'un an; zentzuko gizon, homme de sens; ikusteko, pour voir.

 

Exceptions. On trouve cependant l'indéfini dans de vieilles expressions postpositives et adverbiales.

        

               Ex. : orhoitzapenetan, en souvenir de; ohoretan, en l'honneur de; onetan, pour le bien de; fagoretan, en faveur de; kaltetan, au détriment de; nahitara, selon la volonté de; burutarik, du chef de.

 

              Ajoutez : pasaietan, en promenade; pasaietara igorri, envoyer promener; bekatutan erori, tomber dans le pêché; lekutan, tokitan, par endroits, en certains endroits; eguerditan, à midi; gauerditan, à minuit; biderditan, à mi-chemin; bazkal-erditan, à mi-repas. (Cf. nº 160-6º)

 

9º  A la place de l'adjectif possesif, chaque fois que c'est possible sans amphibologie.

 

             Ex. : semeak erran zion aitari, le fils dit à son père.

 

10º  A la place du démonstratif français "celui" accompagné d'un déterminatif ou d'un relatif

 

        a) Déterminatif ("celui de") :

 

              Ex. : aitaren lana eta semearena, le travail du père et celui du fils; Haltsuko eliza eta Jatsukoa, l'église de Halsou et celle de Jatxou; ibaierako bidea eta mendirakoa, le chemin de la rivière et celui de la montagne.

 

        b) Relatif ("celui qui") : on ajoute l'article au conjonctif du verbe, vrai génitif possessif du verbe.

 

             Ex. : du, il a ; du-en, qui a (de il a); duen-a, celui qui a; duelakoa, celui qui, paraît-il, a (relatif subjectif). (V.nºs 753 et 763.)

 

Cet article remplace le pronom personnel français suivi du relatif : vous qui êtes au ciel, zeruan zarena et non zeruan zaren zu).

 

11º  L'article accompagne souvent un complément ou un adjectif avec lequel il faut supléer un substantif.

 

            Ex. : etcherakoan, en allant chez lui (litt. : dans le [trajet] vers la maison); ororekilakoa ezin egin, on ne peut suivre l'(avis) de tous; norbaitekilakoa atchiki, garder des relations avec quelqu'un (litt. le d'avec quelqu'un); tzarrean da, il est de mauvaise (humeur) (litt. : dans la mauvaise; laburrenetik hartu, prendre par le plus court (chemin); Piarresenean, chez Piarres (litt. : dans la [maison] de Piarres); astoarena egin, faire l'âne); ez-ikhusiarena egin, faire semblant de n'avoir pas vu (litt. : faire le [geste] du n'avant pas vu) (ellipse). 

[Cf. 464]

 

12º  Avec un nom en apposition.

 

           Ex. : Arbeletche, herriko auzapheza, Arbeletche, maire de la commune; etsaieri barkhatu zioten, etsemplu ederra, il pardonna à ses ennemis, bel exemple; gu lauak, nous quatre; zuek soldadoak, vous autres, soldats.

 

13º Avec un nom attribut, pourvu qu'il soit relié au sujet par le verbe ètre ou au complément par le verbe avoir.

 

         Ex. : Manech mahachturia da, Manech est charpentier;  gizona da, c'est un homme; semea apheza dute, leur fils est prêtre (litt. : ils ont le fils prêtre); atsegin handia nuke haren ikustea, j'aurais grand plaisir à le voir (en basque "voir" est complément du verbe "avoir" et "plaisir" attribut de cet infinitif). (V. nº 159-10º.)

 

14º Avec des noms employés comme présentatifs.

 

        Ex. : oharpena, (l')avertissement; bigarren kapitulua, (le) chapitre II; othoitzak, (les) prières.

 

C'est assez récemment que l'on a introduit des présentatifs comme aintzin-solas, avant-propos (au lieu de aintzin-solasa).

 

15º Nous verrons quelques fonctions plus particulières de l'article en étudiant les adjectifs, les verbes et l'emploi des cas (s 272, 275, 279, 283, 725).  

 

 

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